L’église de Souillaguet

Souillaguet est le siège d’une ancienne paroisse dont les documents les plus anciens la concernant ne datent que du XIVe siècle. Elle a été supprimée au début de la Révolution avant d’être temporairement rétablie en 1846 à l’origine de l’agrandissement de la nef de l’église en 1851.

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Attenante au cimetière, la petite église Saint-Pierre-aux-Liens est située en bas du village à côté de la plus ancienne maison de la commune connue sous le nom de « maison des Anglais » que la tradition populaire rattache à la guerre de Cent Ans.

Tout savoir sur l’église Saint-Pierre-aux-Liens

Vue de l’église avec son abside et son cimetière situé derrière le muret
La fenêtre géminée en pierres blanches de l’église

Orientée et construite en moellons, elle a un plan quadrangulaire prolongé par une abside en hémicycle ; sur son mur sud, au-dessus d’une fenêtre géminée en pierres blanches sans doute rapportée, figure la date 1785. Les murs sont crépis de façon traditionnelle ; ils soutiennent un toit en tuiles à double pans sur la nef. On accède à l’intérieur de l’édifice par un unique portail en plein cintre percé dans le mur ouest, il est entouré par une discrète voussure moulurée.

L’église, son portail, son oculus et sa cloche

Le portail est d’une grande sobriété comme le simple oculus situé au-dessus, lui-même surmonté dans le pignon de la niche campanaire également en plein cintre ; elle abrite une unique cloche en bronze.

L’église possédait jusqu’en 1990 une chapelle latérale nord bâtie à l’intérieur du cimetière : elle a été démolie lors de travaux de réhabilitation.

Tout savoir sur la chapelle latérale nord

L’oculus de l’église

L’intérieur de l’église est lumineux et très simple avec des murs blanchis à la chaux. La nef est surmontée à l’entrée par une tribune accessible grâce à un petit escalier. Le banc de communion a été conservé et la sépare du chœur qui présente dans l’axe de l’abside un vitrail représentant saint Pierre apôtre. À l’entrée de la nef, sur le mur nord, a été placée une plaque commémorative des morts de la paroisse de Souillaguet pendant la Grande Guerre.

L’intérieur de l’église avec l’autel et le retable
Le tableau représentant la Crucifixion

Le mur sud est occupé par un important tableau haut placé représentant la Crucifixion. Cette toile encrassée est intéressante car au pied de la Croix, accompagnant Marie et Marie Madeleine, se tient saint Pierre reconnaissable à ses clefs, ce qui est inhabituel dans l’iconographie traditionnelle.

Détail du cadre avec une tête d’angelot

Le cadre d’origine, malheureusement assez abîmé, présente des petites têtes d’angelots.

Derrière l’élégant autel moderne, l’élément le plus important du mobilier est sans conteste le retable à ailes en bois doré ; sa facture très soignée le rattache à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle.

Le retable et le tabernacle
Le médaillon représentant l’agneau pascal

Heureusement restauré à la fin des années 1990, il repose sur un autel plus récent peint en faux marbre, de plan rectangulaire en forme de pyramide inversée, sans doute du XIXe siècle (l’église de Saint-Cirq-Bel-Arbre en possède un similaire). Il a au milieu de sa face antérieure un médaillon symbolique représentant l’agneau pascal reposant sur le livre des sept sceaux.

Le volume du tabernacle structure l’ensemble : sa porte est un panneau cintré sculpté en bas-relief représentant la Crucifixion, elle est bordée latéralement par deux petits pilastres d’ordre corinthien. Quatre autres panneaux de même facture complètent ce premier registre : les deux plus proches accentuant le relief du tabernacle, les latéraux formant les ailes. Ils représentent la Passion du Christ : le Jardin des Oliviers et la Flagellation du côté gauche, le Couronnement d’Épines et le Portement de Croix.

Le tabernacle

Au registre inférieur devant les panneaux du retable ont été sculptées quatre petites statues en ronde bosse disposées symétriquement, deux de chaque côté ; celle la plus à gauche est masculine et les trois autres féminines. Toutes paraissent avoir porté dans leurs mains des cornes d’abondance ou des vases dont certains ont disparu. Leur identification est difficile, on peut évoquer saint Pierre martyr (ayant perdu sa palme) accompagné de l’évocation de la Foi, de l’Espérance et de la Charité, ou alors Jean et les Saintes Femmes accourant au Tombeau le matin de Pâques.

On retient que le meuble est finement travaillé mais sans préciosité ; il dégage une impression de sobriété qui accompagne parfaitement le dépouillement attachant de cette petite église rurale où sa présence surprend cependant quelque peu.

L’église et son mobilier sont en cours d’inscription officielle au registre des monuments historiques.

Elle est répertoriée dans la base Mérimée (IA46101345) et le retable figure dans la base Palissy.

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